La lumière, au côté de l’espace et de la verdure, est une composante essentielle de l’architecture de Le Corbusier.

L’unité d’habitation de Firminy est orientée selon la courbe du soleil, avec une implantation des façades Est /Ouest pour un ensoleillement maximum.

L’oeuvre demi-lunes s’inscrit dans la temporalité nocturne de l’unité d’habitation, à partir de l’instant où « un soleil se couche » jusqu’à ce qu’ « un soleil se lève à nouveau ». Au cours de cet entre-deux, une lune se lève puis se couche. Le « poème de l’angle droit » sur le soleil, écrit par le Corbusier parle de cette alternance, « le continu lui appartient tandis qu’il nous impose l’alternatif : –la nuit –le jour– ».

L’oeuvre lumière vient occuper cet espace temps qu’est la nuit, non traitée par le Corbusier. La demi-lune évoque en premier lieu cette transition suggérant un soleil couchant ou un soleil levant. C’est aussi l’astre nocturne : une lune qui peut être rousse, qui a ses phases, qui se teinte de bleu à la nuit tombée. Une poétique de la nuit.

Les formes de lumière viennent dialoguer avec les surfaces de béton, sur les volumes et émergences de la partie haute partie collective perchée sur le toit terrasse ou encore sur les surfaces libres des façades et pignons.

La lumière projettée vient révéler le grain de peau du béton, ses défauts, reliefs, reprises, tel les aspérités des astres.